Suivis scientifiques

Sur les traces de l’Écrevisse à pattes blanches

C’est bien connu, chaque être vivant qui passe sur terre laisse une trace ! Même l’espèce la plus discrète, même quand elle est de petite taille, a une carapace et vit dans un ruisseau, comme l’Écrevisse à pattes blanches.

Le cours d’eau abrite des espèces animales ou végétales qui sont différentes selon les caractères écologiques de celui-ci. Si un des caractères est modifié, c’est l’ensemble de la biodiversité qui est modifiée. Les espèces qui ont la plus faible tolérance aux changements dans leur milieu de vie sont dites « sentinelles ».

L’Écrevisse à pattes blanches est une espèce sentinelle protégée au niveau de l’Europe. Avoir la connaissance de sa présence dans un cours d’eau apporte une indication sur le très bon état de celui-ci. Des scientifiques ont engagé des démarches d’étude de présence de cette espèce en détectant la présence de traces de son ADN dans l’eau. Ainsi, dans le cadre d’un projet de recherche du pôle biodiversité du Département de l’Isère, Claude Miaud de l’École Pratique des Hautes Études (EPHE) de Montpellier s’est rapproché du CEN Isère pour faire ces mesures sur des cours d’eau où la présence de l’écrevisse est avérée mais aussi où elle est soupçonnée. L’eau est récoltée et filtrée dans un environnement stérile. Les produits issus de la filtration sont analysés en laboratoire pour en extraire les traces d’ADN qui sont ensuite comparées avec l’ADN de l’écrevisse à pattes blanches. Cette étude constitue la première étape du programme recherche et développement de l’EPHE. L’étape suivante sera de quantifier la population.