Sur la Réserve naturelle du Grand Lemps, on distingue 3 groupes de plantes carnivores en fonction du piège qu’elles utilisent.
Piège par la colle : la droséra
Sur leurs feuilles de 10 cm de long, les droséras sécrètent de nombreuses gouttelettes de glu au bout de petits poils qui sont de vraies tentacules pour capturer leurs proies.
Si l’insecte en touche une, il se colle dessus, puis sur les autres en se débattant. Le piège se referme de manière inexorable : la feuille finit par s’enrouler autour de sa victime qui est lentement digérée grâce aux sucs contenus dans ses gouttelettes.
La droséra à feuilles rondes est présente sur la tourbière acide, sur les sphaignes, et celle à feuilles longues plutôt sur la tourbière alcaline. Entre ces 2 milieux, on trouve un hybride à feuilles… ovales.
On peut voir les droséras surtout en juin et juillet.
Piège par l’aspiration : les utriculaires
Les utriculaires se développent en pleine eau. Elles forment une sorte de système racinaire avec un réseau d’utricules. Ce sont de petits sacs munis de cils tactiles. Ces cils déclenchent l’ouverture brusque des sacs dès qu’ils sont frôlés par un animal minuscule. Ce dernier se retrouve alors aspiré dans la petite poche où il sera digéré.
Leur petite fleur jaune plus ou moins orangée émerge de l’eau en été.
3 espèces d’utriculaires ont été trouvées sur la Réserve.
Piège dans une urne : la sarracénie pourpre
La sarracénie pourpre dispose de feuilles de bonne taille en forme d’entonnoir pour piéger la petite faune. L’animal qui se pose sur le bord d’une feuille, pour boire par exemple, glisse sur une partie lisse en toboggan et ne peut plus sortir : des poils rigides à contresens l’empêchent de remonter !
Cette espèce exotique a été introduite sur le site par des passionnés avant que la Tourbière ne soit classée en Réserve naturelle avec un règlement interdisant toute introduction. Aujourd’hui, elle pose localement un problème sur la tourbière à sphaignes qu’elle est en train d’envahir.
Dans ses tourbières d’origine, en Amérique du nord, la sarracénie fait pourtant l’objet de mesures de protection internationales pour éviter qu’elle ne soit pillée!
