Réserve naturelle nationale

de la Tourbière du Grand Lemps

Milieux naturels

A la Réserve naturelle nationale du Grand Lemps, vous pénétrez dans un espace naturel exceptionnel façonné au fil des millénaires. Nichée dans un vallon glaciaire des Terres Froides à 500 m d’altitude, la réserve est une mosaïque de tourbières et d’eaux libres. La richesse des tourbières de type alcalin et acide ont favorisé la biodiversité de ce site.

Un bout de Scandinavie

Le paysage actuel résulte du passage des glaciers voici quelques dizaines de milliers d’années : les fleuves de glace ont raviné le terrain, modelé les collines et creusé une cuvette dans la zone du Grand Lemps.

Avec la fonte des glaciers il y a 15 000 ans, cette cuvette s’est remplie d’eau. Les conditions climatiques locales particulières de cet avant-pays alpin qu’on appelle « Les Terres Froides du Bas-Dauphiné » ont permis ensuite le maintien d’espèces qui normalement auraient dû accompagner le recul des glaciers vers le Nord.

On observe donc un fragment de Scandinavie enclavé dans les plaines et collines de l’Isère!

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La tourbière, un écosystème rare et menacé

L’eau froide empêche le développement de micro-organismes pour décomposer les débris de végétation : cette dernière s’accumule, se tasse et finit par former la tourbe.

Peu d’espèces sont adaptées à ce milieu pauvre en nutriments : celles qui s’y développent sont donc rares et spécifiques à ce milieu naturel comme par exemple les … plantes carnivores !

Les tourbières sont en forte régression et souvent abîmées en France et en Europe. Leur reconstitution est très lente : en moyenne, une tourbière croît en épaisseur de 10 cm par siècle. La raréfaction de cet écosystème met en péril la faune et la flore qui vivent exclusivement dans ce milieu naturel.

En Isère, la Tourbière du Grand Lemps fait partie des 4 sites Natura 2000 à abriter cet habitat. Sa présence y est particulièrement originale car le contexte est majoritairement calcaire. Des espèces caractéristiques des milieux acides ont pu s’y développer, comme la Drosera à feuilles rondes.

Droséra à longues feuilles © CEN Isère - L. Jameau

Droséra à longues feuilles

Attention les tourbières sont des milieux instables gorgés d’eau : ce sont de vrais sables mouvants! Il peut être dangereux de s’y aventurer. Par ailleurs, la fragilité du tapis de mousses est telle que quelques passages de promeneurs suffisent à le déstructurer et demandent des mois pour que le cheminement cicatrise.

Une tourbière, des tourbières

Il n’existe pas un type de tourbière mais des tourbières sur lesquelles se développe une végétation très différente d’une tourbière à l’autre et qui abrite une faune très différente également. On distingue ainsi différents types de groupements végétaux :

La roselière : c’est un ensemble serré de tiges de roseaux pouvant monter à plus de 3 m de haut.

La cladiaie est un groupement fermé de hautes herbes coriaces et coupantes de plus d’1 m de haut

La prairie tourbeuse est uniformément couverte de plantes basses.

Le bas-marais alcalin, davantage inondé, est surtout constitué de mousses et d’herbacées clairsemées.

Des biocorridors fonctionnels pour une libre circulation de la nature sauvage

Riche cœur de nature, la situation géographique particulière de la Réserve Naturelle du Grand Lemps en fait un carrefour privilégié pour les déplacement d’espèces : la Réserve est en effet à la la croisée de 2 vallées (Bourbre et Hien) et de 3 plaines (Bièvre, Liers et Oyeu). Elle se situe également à la convergence de 3 grands bassins hydrogéologiques : Isère aval, Rhône amont et Rhône aval.

En savoir plus sur la Tourbière du Grand Lemps

Vous pouvez consulter le document sur L’Etat de conservation des habitats naturels et d’espèces communautaires sur la « Tourbière du Grand Lemps » en 2013 et vous rendre sur les pages « faune » et « flore » en cliquant sur les images ci-dessous.

FAUNE

FLORE